Bonjour
Voici quelques réflexions de la pensée d'un nouveau lecteur de votre revue.
Je ne sais si ces lignes paraîtront en tout ou partie, mais j'aimerai faire réagir vos lecteurs dans une autre direction. Si je devais écrire un livre, je l'appellerai ; « l'homme qui mordait l'oreille des chevaux »
Ayant dernièrement lu tous les éloges concernant votre revue sur le site internet, très curieux, je me suis abonné. Et je suis surpris par la virulence de vos articles. Il y a pour moi une grande similitude avec la politique. On se croirait au Canard enchaîné ou à Libé, avec les gentils et les vilains, les bons et les méchants ! ceux qui détiennent la vérité, et ceux qui n'ont rien compris !
Mais qui sommes-nous donc, pour nous permettre d'être aussi intolérants, et surtout, pour nous exprimer à la place de tous ces chevaux ?
Comment pouvons-nous expliquer ce qui pourrait ou non correspondre à leur bien être ?
Il faudrait cesser de regarder la poutre dans l'œil du voisin, ne sommes-nous pas, pour la plupart, propriétaires, locataires, ou utilisateurs d'équidés ?
Où sont l'amour et le respect du cheval dans toutes nos pratiques ?
Il faut arrêter de se donner bonne conscience, et dire qu'on aime et que l'on respecte nos compagnons. Il faut arrêter de se leurrer, « la pratique du cheval » c'est de l'esclavage,
tout simplement, de la possession, du profit, du plaisir,…. Pour soi uniquement. Il n'y a aucun amour là dedans ! Le seul respect que l'on devrait avoir pour eux, c'est de leur foutre la paix !
Le cheval est un des rare animal à ne pas être tributaire de l'homme. Il n'est pas conçu pour porter quoique ce soit. Si l'on veut rester cohérent avec son discours, il faut « avoir » un cheval uniquement pour le plaisir des yeux, et encore !!!
Qu'il soit en estive, au pré, ou en box, Il n'a aucun plaisir à faire le guignol sous vos fesses ! arrêter de fantasmer !!!
Le cheval est un animal libre qui ne devrait pas avoir de contrainte, il faut savoir reconnaître que de toutes façons, nous ne faisons pas le bien pour lui, mais pour nous, par profit, pour notre unique plaisir, notre auto-satisfaction, et pour nous pardonner de cet esclavage, derrière « de bons soins ! »
Toutes les disciplines, dans les différents pays qui les pratiquent, ont tous une histoire, une transmission des acquis. Ces derniers ont leur « bon et mauvais « côté, mais de là à critiquer si fortement tous ces usagers, il me semble qu'il y a problème. On ne peut être aussi intransigeant, ni changer des traditions acquises de génération en génération. Il y aura toujours « du bon et du mauvais » dans tous ces acquis, c'est à chacun de se faire son opinion et de rester ouvert à toute nouvelle possibilité.
Je suis professionnel dans le milieu du cheval depuis pas mal d'années, et lors de mon apprentissage, ou j'étais exploité comme tout un chacun, (ce dont je ne m'offusque pas car j'y ai acquis mes convictions), j'y ai appris alors, que si je voulais les respecter, je ne devais jamais utiliser le cheval à des fins lucratives.
Malheureusement, j'ai fait le contraire de ce que je désirais. J'essaye néanmoins, de former mes rares stagiaires, sur ma vision du cheval, sans pour autant prêcher la vérité. Je ne me cacherai pas derrière du travail en liberté, des chevaux non ferrés, et tout ce qui peut paraître « naturel « . Je ne suis pas éthologue, mais il m'arrive de mordre l'oreille de mes chevaux, pour leur montrer ma colère, lorsque je n'arrive pas à la dominer. Je suis sûrement barbare pour beaucoup, violent pour d ‘autres, cependant , j'aime mes chevaux à ma manière, et suis malheureux , quand ils ne sont pas bien.
La chose la plus importante , pour une personne désirant se former, est de prendre tout ce que sa conscience lui dit de prendre, et non d'appliquer à la lettre tout ce qui peut être dit.
Dans votre numéro de mai, je lisais dans le courrier des lecteurs, un message « d'une brave naïve », qui était perdue devant la multitude « d'équitation naturelle » !
Il n'y a aucune méthode pour élever ses enfants, aucun livres qui puissent vous dire ; « il faut faire ainsi et pas autrement ». L'éducation se fait avec le cœur, avec l'amour, avec l'instinct, avec du bon sens, avec ce qui fait de vous , ce que vous êtes, et cela sera toujours différent en fonction de chaque individu, et de chaque « élève ». Il en est de même pour les chevaux,, personne n'a les même objectifs, ni les même envies, connaissances et capacités
Le principal est de se diriger le mieux possible vers ce que l'on souhaite, et cela se fait souvent avec des erreurs, que l'on corrige ou non. C'est à chacun de découvrir tout ce qui nous est offert, et a forger nos propres convictions, pour tenter de les appliquer. Mais personne n'aura la solution pour nous !
En éthologie, il y a beaucoup d'argent à se faire, comme partout, il faut profiter de tout ce qui peut être dit, mais ne rien prendre à la lettre. Il est possible d'arriver à un même résultat, de nombreuses manières différentes.
Tout est question de code. Le votre, seul importe dans VOTRE relation avec votre cheval .
Il n'est pas critiquable, et s'il doit l'être, il ne devrait l'être que par vous. De toutes façons, il y aura toujours moyen de se justifier devant toutes critiques. Il y aura toujours un contexte expliquant un système de fonctionnement.
A chacun de faire la part des choses…
Tout est autour de nous, il suffit de regarder, d'admirer les chevaux évoluer en liberté, les poulains aériens, la tête fièrement dressée, effleurant à peine le sol.
Ne sont-ils pas en équilibres ? Ont-ils le dos creux ou rond ? Se posent-ils la question de l'engagement de leurs postérieurs ? Et ces étalons, la tête au ras du sol, gueule ouverte, rassemblant leurs juments, ou dressée très haut, pour se battre avec leurs rivaux. Ne sont-ils pas en équilibres ? Capables des plus grandes prouesses physiques, que l'homme ne parviendra jamais à leurs faire faire… ?
Il faut cesser de se prendre la tête avec toutes les lectures de ces gourous nous affirmant le bien fondé de leur dire, mais ressentir avec ses tripes, avec sos fesses, et surtout sa voix, alors dialogue, il y aura. Et comme dirait Tim Ware, que je remercie au passage, pour son article qui fait vraiment plaisir à lire : « Arrêtez de vous gargariser avec tous ces principes de gourous, et agissez avec un peu de bon sens »
J‘en profiterai pour ajouter quelques mots sur ; »Les va-nu-pieds chez les pros »
Ayant pratiqué l'endurance et ayant pour unique objectif de finir Florac à cru. J'ai qualifié deux juments sur 130 kms, à cru , et avec une lanière autour du cou, mais avec des fers alu.
J'ai malheureusement été éliminé deux fois à Florac pour boiterie, dont une très litigieuse !
J'étais le vilain petit canard qui était le premier à passer à la pesée en course, afin de voir si je ne trichais pas. N'ayant pas de selle j'avais un tapis très lourd, car je ne suis pas épais ! Quand on voit encore récemment , un cheval passer un vet-gate sans problèmes, et « péter les plombs » 12 kms après, pour se faire euthanasier en pleine montagne, on est en droit de se poser des questions ! Surtout lorsqu'on vous arrête à 40 kms de l'arrivée, avec une jument qui tape à 48, qui mange et qui a urinée, ç'est dur à avaler ! et on a vraiment l'impression de déranger !!!
Je crois qu'il faut laisser « les pros entre eux »
Grégoire