Courrier des Lecteurs
De : Mathilde (réponses : 2)
Bonjour,
Je souhaiterais réagir à l'article sur le stick to me paru dans le dernier numéro.
1) Je ne suis pas certaine que le cheval dans la nature n'apprenne QUE par imitation ou habituation.
Il me semble logique (je n'ai pas de publication pour le prouver cela dit) d'imaginer que l'imitation n'irait pas bien loin si le cheval ne trouvait pas son compte dans le fait de reproduire un comportement observé. Heureusement que dans la nature, un comportement qui n'est pas renforcé s'éteint (tout comme un comportement qui est puni d'ailleurs).
2) Ensuite, je ne saisis pas du tout le raisonnement de l'avant-dernière page de l'article : en quoi la définition de l'apprentissage donnée par l'article est-elle en contradiction avec le fait que les chevaux puissent apprendre en renforcement positif ou négatif (au passage, je trouve dérangeant le fait de mettre ces méthodes dans le même panier, mais bon) ? Ou alors c'est cette définition même de l'apprentissage qui revient à de la résignation acquise pour vous ?
3) A mon sens, la résignation acquise consisterait à réagir - ou ne plus réagir - à un stimulus de manière mécanique et déconnectée, sans réflexion ni instinct de survie. Mais je ne vois pas en quoi le fait d'utiliser des méthodes de conditionnement mène à cet état. Heureusement qu'on ne désapprend pas aux chevaux à réfléchir ou à oublier leur instinct de survie.
4) Peut-être (sûrement, c'est un peu obligatoire si on veut travailler avec eux) qu'on les entraîne à avoir moins peur/peur de moins de choses, à ne plus fuir face au danger, à écouter nos demandes plutôt que céder à leur instinct. Pourquoi ? Parce qu'ils y trouvent leur compte. Ca veut dire qu'ils savent qu'ils ne vont pas se retrouver face à un danger/une souffrance en nous écoutant, ils l'ont appris, ils ont été conditionnés. Ont-ils pour autant arrêté d'utiliser leur cerveau ? Je ne crois pas, puisque placés dans un nouveau contexte, face à une nouvelle difficulté, il faudra recommencer le travail pour mettre en place un nouvel apprentissage.
Je trouve dommage de céder à ce qui semble être une nouvelle mode, qui consiste à dire que le conditionnement opérant est nécessairement néfaste et que seuls sont valables deux modes d'apprentissage "naturels". Comme si l'habituation n'aboutissait pas à apprendre à cesser de fuir devant une menace (ça aussi ça semble aller à l'encontre de l'instinct du cheval ?). Quant à l'imitation, je ne suis pas certaine que son existence au sens éthologique soit si documentée que ça chez le cheval.
5) Quant à l'idée que les chevaux ne travaillent correctement que parce qu'ils se retrouvent seuls avec nous dans un milieu fermé... J'ai dans l'idée que si on se rend suffisamment motivant pour le cheval, son naturel curieux lui permettra d'apprendre à travailler même au milieu de son troupeau.
6) Bref, le débat soulevé est intéressant, mais je trouve regrettable ce ton presque accusateur qui ne propose finalement rien (sinon arrêter de travailler avec les chevaux, ce qui n'est pas une aberration par ailleurs à quelques petits points près à mon sens). J'espère que le fond sera un peu plus creusé dans des numéros futurs :)
Réponse de : Catherine Taks
1) Non c'est certain, il apprend aussi par imprégnation, les chevaux connaissent aussi des règles fixes propres à leur espèce (fixed action patterns) des comportements qu'ils vont exprimer avec les congénères, que l'on qualifie souvent “d'instinctifs” et qui peuvent être gênants dans le cadre de l'apprentissage par conditionnement, d'où l'habitude de séparer le cheval au travail du reste du troupeau alors qu'il a été prouvé qu'un cheval est plus calme par exemple si on le selle au sein du troupeau que si on le selle dans son box. Un comportement n'a pas besoin d'être renforcé pour continuer. Exemple: les chevaux sont curieux de nature… si un membre du groupe va renifler un tronc ou un ballon ou un objet nouveau dans son lieu de vie, très vite les autres vont l'imiter. Si un cheval donne l'alerte et part au galop, le groupe va suivre… et finira sans doute par retrouver le calme.
2) Ce que l'article voulait mettre en relief, c'est que ces méthodes “éthologiques” disant s'appuyer sur le comportement naturel du cheval, sont en fait loin d'être un reflet de ce qui se passe dans la nature. Toutes les formes d'apprentissage – conditionnement compris- forment dans la nature un équilibre et quand on ne fait appel qu'à certaines formes – qui sont très efficaces, il faut le dire – il faut être attentif au risque de déséquilibre. Et l'humain raisonnant en termes de dominant-dominé tombe très vite dans un excès qui confirme sa théorie.
3) Apprendre à un cheval à sauter à travers le feu, c'est lui apprendre à nier son instinct de survie...
4) Il n'est pas nécessairement néfaste, tout comme on le dit d'un mors qui dépend de la main de celui qui le tient... mais si on peut s'en passer ;-)
5) Tout à fait ! C'est même le meilleur endroit pour éduquer un cheval.
6) C'est là « le truc » nous ne sommes pas là pour accuser ou proposer, seulement pour appeler à la réflexion sur certaines choses et nous sommes ravis avec une réaction comme la vôtre !
Réponse de : Mike Paulin
Idem & merci pour votre réaction. Par contre beaucoup moins doué pour l'écriture/les théories que vous et Catherine, je vous propose de relire mon concept d'Équitation Durable®, épisode 1 à 5, publié dans les Numéros Précédents 27 à 31 conçu à partir de plus de 35 ans d'expériences pratiques dans tous les domaines du cheval et de l'équitation.
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De : Camille
Bonjour,
J'ai 16 ans, et c'est la première fois que j'achète votre magazine. Je ne le connaissais pas du tout avant ; et je tiens à vous encourager dans la poursuite de vos articles très instructifs qui, j'en suis certaine, ont déjà conquis un nombre croissant de cavaliers-lecteurs ! Personnellement, je suis convaincue depuis longtemps que l'homme n'a pas tous les droits sur les autres animaux, simplement parce qu'il est l'Homme, et aussi que nous devons évoluer en considérant les autres espèces comme nos partenaires et nos égaux, non pas comme des êtres inférieurs, parce que c'est une vision fausse et surtout vaniteuse ; mais peut-être que d'autres cavaliers n'avaient pas encore pris conscience de ça, et qu'ils y sont arrivés en réfléchissant après avoir lu vos articles ! Votre concept change des autres magazines équestres axés sur l'équitation "artificielle" : compétition, mode de vie cloisonné et stressant pour les chevaux (je pense notamment aux boxes, stalles, vans, travail dans des manèges sombres et renfermés...), travail avec enrênements,...
Ce qui m'a d'abord plu dans votre magazine, c'est la couverture : habituellement, on voit de grands champions en pleine compétition qui sont photographiés ; or là, c'est un jeune cheval curieux, à l'extérieur, qui s'intéresse à l'objectif et qui semble heureux et paisible. Puis les titres : enfin une équitation "au naturel" !
Un article m'a particulièrement frappée, celui sur le championnat du monde des pur-sang arabes. Leurs yeux exorbités, leur allure que l'on pourrait trouver harmonieuse si elle n'était pas tant travaillée, le pot de vaseline vidé autour des yeux et naseaux, et c'est cela que l'on juge être élégant et beau !? Puis, l'usage de la chambrière et les licols qui "cisaillent le chanfrein des chevaux", comme vous l'avez si exactement décrit. Enfin, les éleveurs et les conditions d'accueil des équidés sont scandaleuses : qu'est-ce que c'est que ces tentures autour des boxes, ces petits bonnets sur la tête des chevaux, ces carrés VIP où tout respire l'argent et le business à des kilomètres ?! Oh, et les propos de l'entraineur du haras Michalow, qui affirme travailler avec du "bon matériel de base" : est-ce que l'on parle des chevaux comme seul matériel de sport, comme on parlerait de chaussures de montagne ? Il faut arrêter !
Tout ça pour vous dire : continuez votre magazine... Vous avez acquis une assidue lectrice !
Camille
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De : Nathalie
Bonjour,
Je me suis abonnée avec grand plaisir à votre magazine il y a quelques jours. Je voyais rarement les numéros en kiosque, et me suis dit qu'en m'abonnant, je serais certaine de tous les recevoir !
De tout cœur bravo pour votre démarche, votre mission, vos recherches, les idées et valeurs que vous véhiculez. Enfin le plus noble et le plus merveilleux de nos compagnons a trouvé des êtres humains à la hauteur de ce qu'il mérite. Vous faites partie des gens qui me donnent espoir et me permettent de croire en un monde et un avenir meilleur, même s'il reste tant à faire.
Nathalie
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De : Céline (réponses : 1)
Bonjour,
Je suis très intéressée par votre magazine sur le cheval au naturel. J'y trouve certaines réponses mais aussi des interrogations.
Je voudrais savoir pourquoi vous "bannissez" l'arçon. J'ai vu qu'il servait à ce que la selle épouse le corps du cheval et du cavalier. Vous, vous dites que s'est gênant pour le cheval.
Pourriez vous m'éclairer sur ce sujet car maintenant je ne sais quelle selle prendre et si celle-ci conviendra à la majorité de chevaux que je monte.
Merci d'avance
Céline
Réponse de : Mike Paulin
Bonjour Céline,
Merci de votre courriel.
Durant la séance de travail, le dos du cheval se fléchit continuellement, et les changements de posture sont nombreux. La selle avec arçon n'a pas la flexibilité nécessaire pour s'adapter à ces changements - même les modèles semi-rigides. Une bonne selle sans arçon s'adapte au dos du cheval plutôt comme un gant - et grâce à sa flexibilité, elle peut suivre fidèlement tous les changements de forme du dos du cheval. Il en résulte des allures plus légères, des transitions plus fluides et un meilleur rebond.
Malgré cela, les fabricants de selles sans arçon qui disent que leurs selles s'adaptent au dos de tous les chevaux ne sont pas tout à fait honnêtes. Il y aura toujours des cas de mauvaises associations entre cheval et cavalier, ou des chevaux avec des blessures ou des défauts physiques qu'aucune selle ne pourra jamais compenser. Quand les cavaliers eux-mêmes ont des problèmes de posture, ou manquent d'équilibre, aucune selle n'apportera une solution. Comment s'en apercevoir ? On imprime une pression sur le dos du cheval avec les deux bras. Les réactions du cheval seront instructives et, par exemple, tous les chevaux ferrés ou montés maladroitement creuseront leur dos à la moindre pression. En théorie, il est alors contre-indiqué de les monter...
En toute objectivité, tout vendeur de selles sans arçon doit prendre le temps de poser les bonnes questions concernant le cavalier et son cheval avant de recommander un modèle particulier.
Cordialement,
Mike Paulin,
Rédacteur en chef du magazine Planète du Cheval au Naturel
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